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NicK's Paradise Lost
30 août 2010

James Ellroy - Destination Morgue

arton79C’est noir, c’est trash, c’est Ellroy.Recueil surprenant d’articles, d’une autobiographie partielle et avec une nouvelle inédite, j’ai été très satisfait de constater qu’Ellroy n’a rien perdu ni sa plume, ni son mordant.

Synopsys :

« Le regard que j’ai toujours porté sur L.A. est celui d’un autochtone. Je n’ai jamais vu cette ville comme une terre étrangère dépeinte par des écrivains venus d’ailleurs. C’est là que j’ai grandi. Les données que je récoltais, je les passais au crible, je les transfigurais comme un gamin peut le faire. Il y en avait pour tous les goûts. Les lignes conductrices qui reliaient entre elles les divers éléments, c’étaient la corruption et l’obsession... » En attendant le dernier volume de sa trilogie Underworld USA, James Ellroy continue la psychanalyse sauvage de sa propre vie et de sa ville natale dans des textes percutants, comme Où je trouve mes idées bizarres (« C’est un Rubik’s cube. Le mécanisme interne affiche des souvenirs et des pensées. Des images remplacent les blocs colorés et trouvent leur cohésion en un clic. »), comme Ma vie de branleur (« Le sexe a failli me tuer. Le sexe que je parvenais à pratiquer sans contact humain. »), ou J’ai les infos (« On veut savoir. Qui couche avec qui. Qui suce qui. Qui a le bras long et du pognon. Nous nous repaissons de faits épouvantablement authentiques. ») Il passe la boxe au crible dans Sport sanglant, et dans Stephanie, un texte aussi dérangeant que bouleversant, il redit sa fascination et sa compassion pour les victimes de crimes sexuels (« Son parfum qui subsistait malgré toutes ces années -ou une illusion née de votre désir de le capter »), enfin il ramène l’inénarrable Danny Getchell dans le truculent Baisodrome d’Hollywood. Il parle aussi de son père, de la peine de mort, de la justice, de ses provocations, avec force, honnêteté voire brutalité, dans ce style coup de poing qui n’appartient qu’à lui. C’est un alcool fort qui vous fracasse la tête. C’est du Ellroy. (Présentation de l’éditeur)

Critique :

J’étais un peu hésitant à acheter ce recueil d’articles, parus dans le magazine GQ entre 1999 et 2003, contenant en sus une seule nouvelle inédite de mon auteur préféré de polar trash, le bien heureux Ellroy. Toutefois, connaissant le bonhomme et la qualité de la collection Rivage Noir, j’ai sauté le pas au salon du livre. Ce sésame en poche - au propre comme au figuré - j’ai pu picorer depuis un peu de la substantifique moëlle de ce recueil entre chaque autre roman que j’ai lu. En effet, il ne faut pas se goinfrer de tous ces articles jusqu’à la nausée, mais il faut déguster chaque page de chaque article car le tout est bien trop court. Entre les trois premiers récits autobiographiques (Where I get my Weird Shit, My Life as a Creep, I’ve got the Goods) et le suivant (Bloodsport) sur la boxe et sa relation avec son père via ce sport, on entre dans la tête de l’auteur. Bien que certains aspects soient déjà présents dans Ma Part d’Ombre, c’est avec un plaisir renouvellé que je me suis remis dans l’ambiance de ces années passées qu’Ellroy décrit magnifiquement et sans tabou avec son style lapidaire. Ensuite arrive les articles plus noirs concernant un meurtre non résolu (Stephanie), son célèbre plaidoyer contre la peine de mort (Grave Doubt) alors qu’au départ il est pour celle-ci et un article sur un meurtre et son présumé coupable (LittleSleazer : The Robert Blake Mystery). Pour finir, la jouissive nouvelle Hollywood Fuck Pad clôt le recueil en beauté et on y retrouve l’ambiance des meilleurs romans du maître. Vous l’avez compris : je suis emballé par ce livre. On y retrouve Ellroy en grande forme, plein de fiel et de vitriol sur ces sujets favoris (médias déformants d’Hollywood et L.A., justice défaillante & police corrompue en autre), avec un oeil   toujours vif et décodant les évènements médiatiques et judiciaires de L.A. et des Etats-Unis (enfin pour mon esprit de petit Frenchy :p ).

Note : 4.5 / 5.

@+,

Nick.

( le jeudi 20 juillet 2006)

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