Revue Bifrost - Retour sur quelques années de lecture
Bifrost et moi, c'est une histoire qui dure depuis plus de 8 ans, c'est une histoire d'amour et de haine.
Introduction :
Mon premier Bifrost acheté c'est le numéro anniversaire 42. Auparavant, je lisais la revue en cachette, quelques articles à la fois, debout dans un coin de la FNUCK Saint Lazarre ou Opéra (RIP) durant ma pause déjeuner. C'est ainsi que j'ai essayé d'affiner mes goûts scienfictionnesques. Je trouvais la revue drôle, cynique et décalée, tout le contraire de la revue Galaxies qui était gentille avec tout le monde et surtout les éditeurs, le tout au pays des bisounours. Cela m'a permis de découvrir quelques auteurs français comme Dufour, Fazy, et de redécouvrir des classiques comme Simack ou bien Vance. C'était bien avant que je fasse des détours réguliers chez S., librairie spécialisée qui fermera en 2025 (au pire). Bref, c'était le bon temps.
Ensuite j'ai acheté la revue régulièrement (depuis le numéro 42 donc) et je suis même passé au numérique avec la saturation de mon étagère avec faille spatio-temporelle intégrée. Toujours avec grand intérêt pour les nouvelles qui sont souvent croustillantes, beaucoup moins pour tous les différents dossiers. En effet, je ne ressent pas un intérêt féroce pour tous les auteurs présentés (Léourier, Walther, Wintrebert, Asimov, ...).
Points forts et points faibles de Bifrost :
Reprenons un peu les différents points forts et les points de désaccord avec la revue (je ne citerai personne en particulier car autant je ne suis pas d'accord avec certaines personnes, autant j'admire leur travail) :
- Autant certains dossiers sont extraordinaires, autant certains dossiers sonnent creux pour moi. LE meilleur dossier à ce jour : celui sur Franck herbert, tallonné de près par celui de Heinlein et de Zelazny. Par contre, je me suis ennuyé ferme avec ceux de Léourier et Walther. Pas le même intérêt pour leur univers et des parutions plus ... éparses.
- Certains dossiers n'ont rien à faire dans la revue : le dossier SF questions et perspective. Désolé, j'ai rien capté, ça ne m'intéresse pas la branlette de mammouth et je suis un gros beauf qui aime de la fantasy mais je veux un truc lisible dans mon Bifrost adoré (c'est plus un article de colloque qu'un publication de revue)(premier coup de gueule).
- Certains articles qui n'ont pas le même intérêt pour moi (d'autres auront l'avis inverse et je respecte mais passons). Prenons un exemple concret : j'ai adoré les anecdotes de Philippe Hupp dans le dossier Herbert, mais quand j'ai comparé à l'article sur Bradbury je me suis dit bof, bof.
- Il manque une liste claire des lectures indispensables d'un auteur et de celles plus dispensable. Quand j'ai voulu lire du Heinlein, j'ai été confronté au problème de devoir rebalayer tout le dossier pour trouver mon bonheur. Idem pour Lovecraft. Je viens de le finir et je ne sais pas par quoi commencer. Alors on demande pas une liste précise sur laquelle les intégristes vont se battre entre eux mais une piste pour les premières lectures conseillées, ça serait pas mal.
- Les nouvelles : bon, le niveau est inégal. Mais certaines sont très fortes (nononono), d'autres sont moyennes (je me souviens de la dernière du dossier Frank Herbert qui était un peu naze)
- Les critiques. Là je suis parfois consterné. Autant la fraicheur n'est pas toujours au rendez-vous, autant le parti prix sur la Fantasy-c-est-de-la-merde et la SF-commerciale-de-Bragelonne-c-est-po-bien me fait chier. Dans les grandes largeurs. Ensuite j'ai laché certains critiques (toujours les mêmes mais je ne citerai pas de nom) qui sont soit trop gentils, soit des intégristes (hop au bûcher le p'tit barbu). Ce sera mon gros coup de gueule.
- La nouvelle rubrique qui donne la prole aux libraires ... Mmmm du très bien (oui mais c'est mon libraire alors je ne suis pas objectif)(mais alors pas du tout) au médiocre (pas de nom)(je balance pas).
De plus, l'évolution de la revue et de son forum me plait de moins en moins. Je ne parlerai pas (en fait si) de la dernière nouvelle de Thomas Day "Forbach" où je ne comprend pas que l'auteur n'utilise pas le même artifice que Lovecraft qui privilégie des lieux imaginaires (oui je suis originaire de la région et je n'apprécie pas les remarques désobligeantes dans le texte). Quand à la trajectoire prise par d'autres auteurs comme Môssieur Di Rollo, je passerai mon tour pour ses prochains romans.
Je crois que le coup de grace a été l'arrêt des razzies (drôles, bêtes et surtout méchants). Exit le côté cynique mais réaliste de l'édition avec les dures relations entre auteurs, éditeurs et le fandom. Depuis lors, Bifrost me fait de moins en moins rire, de moins en moins rêver.
Je crois que l'amour entre Bifrost et moi a duré 6 ans. La séparation (et le divorce) sera difficile.
NicK.