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NicK's Paradise Lost
13 janvier 2011

L. (L.) Kloetzer - Cleer

41GK1T9B0iLSynopsys :
Cleer est un concept, une idée flottant dans l'éther, une pure lumière. Cleer est une corporation, une multinationale d'aujourd'hui et de demain, tendant vers l'absolu. Vinh et Charlotte participent de cet effort. Ils sont des consultants spéciaux, ils résolvent les problèmes mettant en jeu le bien le plus précieux du Groupe : son image. Pour eux, les cas de disparition, les épidémies de suicides, les contaminations transgéniques. Ils défendent la vérité, la transparence, la fluidité de l'information, les intérêts des actionnaires. Ils sont l'ultime ressource contre la superstition et le chaos. Ils sont la Cohésion Interne. Cleer est le témoignage d'un univers professionnel aux limites de l'incandescence.     (Présentation de l'éditeur)

Critique :
Grosse déception pour ce livre. Annoncé comme révolutionnaire avec un design de la mort qui tue, etc, il m'a fait l'effet d'un flop. Certes, l'ouvrage est beau, le logo sympatique et le style reconnaissable MAIS (vous avez remarqué les majuscules car c'est un gros mais) les histoires sont totalement affligeantes. On va commencer par les personnages : je déteste le personnage féminin à moitié hystérique complètement à coté de la plaque pendant la totalité du roman, ce qui est un comble pour des experts qui sont censés être la crème de la crème (de la crème) et atteindre l'excellence [on insiste pas mal là dessus pendant tout le roman]. Les histoires qui marchent pas si mal en solo, une fois regroupées, ne donnent pas vraiment d'unité à l'ensemble et je ne parle pas de la fin (en fait si :p) qui n'en est pas une et ne clôture pas le récit. Ensuite l'ambiance remplie de clichés sur les méga-corpo et ses cadres : j'ai eu l'impression de me retrouver au travail, alors que lire un roman doit surtout me détendre. Heureusement que le style clair et bien rythmé de(s) auteur(s) rattrape un peu le tout sinon je n'aurai pas terminé le récit.

J'ai hésité à écrire cette critique car j'apprécie beaucoup l'auteur, j'aime son précédent roman (le Royaume Blessé) qui a été un coup de coeur à sa sortie. J'espère qu'il continuera sur sa lancée précédente parce que pour ma part je ne le suivrait plus sur la pente de la fantaisie corporatiste.

Note : 2.5 / 5

@+,
NicK.

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Commentaires
J
Assez d'accord avec cette critique. Pour moi, Cleer souffre de deux défauts. D'abord la qualité du style des Kloetzer : on ne peut pas leur reprocher d'avoir réussi à trouver une écriture qui rend bien l'ambiance des grandes entreprises du tertiaire. Le problème, de facto, c'est que le roman devient aussi ennuyeux à lire qu'un rapport de conseil d'administration.<br /> Le second défaut vient, comme ça a été écrit plus haut, des personnages. La jeune femme est horripilante, elle a ses vapeurs toutes les trois pages, on dirait l'héroïne d'un roman à l'eau de rose du XIXe siècle et, effectivement, on se demande pourquoi on l'a embauchée à un poste d'un tel niveau (même si, en milieu de roman, on nous laisse entendre qu'elle aurait des "particularités" qui justifieraient son embauche malgré sa nunucherie aiguë ; je ne sais pas si cette idée est confirmée par la suite, j'ai laissé tomber le bouquin avant d'arriver à la fin). Mais le héros mâle est pire encore : beau, intelligent, cérébral au-delà de l'humain, maître en arts martiaux... Il est tellement caricatural qu'on se demande un instant s'il ne s'agirait pas d'un gag. Bref, pour moi aussi, une grosse déception par rapport à la production habituelle de Laurent Kloetzer (et l'impression d'un gros coup de marketing gonflé de vide en ce qui concerne le soi-disant design de l'objet...)
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M
Vu que je piste à la trace toutes les critiques qui peuvent être faites sur Cleer, je m'invite dans le coin: le bonjour au tenancier !<br /> <br /> Je suis moins tranché que vous deux, mais je rebondis sur ce que dit Cachou : décidément, je pense encore que ç'eut été lourdingue de prendre parti pour ou contre la firme, mais il n'en reste pas moins que cette absence de position reste dérangeante pour moi aussi. Elle l'est parce que l'auteur fait partie (comment, et de quelle manière, avec quelle philosophie, j'en sais rien) de ce système, et qu'il semble le cautionner comme une fin en soi. C'est du moins la position qu'il prend en tant qu'auteur, le point de vue qu'il a choisi de nous exposer. Cette idée d'une fin en soi pour l'entreprise, occupée à s'engendrer, c'est le propos du billet de Lehman dans Le Monde.<br /> Sauf que dans la vraie vie, l'auteur est employé par une grande société, et j'ai tendance à penser qu'il nous livre une mystique de l'entreprise, ou quelques réfléxions qu'il a "contractées" en cotoyant ce milieu. Du point de vue des lecteurs, je me demande si ce genre de trucs n'est pas voué à n'exciter que ceux qui ne connaissent pas l'envers de ce décor. Les autres feraient la moue. En fait, ce qui m'intéresserait, c'est de connaître les motivations des auteurs.<br /> <br /> Quel intérêt de se placer du côté où tout est dit, déjà pensé, et de vouloir en effectuer la démonstration via la logique du récit ? C'est du tout vu, et on ne peut donc décemment pas penser que le but des auteurs était d'exposer ces choses. Que l'aspect "novateur" soit à trouver dans cette non-prise de position ne me satisfait pas non plus, quand je l'entend.<br /> Non, c'est juste une esthétique, un absolu comme un autre qui est ici dépeint, avec des incursions dans le "fantastique" ou la "fantasy", c'est au choix, vu qu'on peut se le permettre.<br /> <br /> L'intention était originale, le résultat est moins convaincant que prévu. J'ai attendu autre chose, tout le long, puis vu arriver la dernière partie, celle qui m'a le moins plu, puis la fin.<br /> <br /> Et c'était terminé, la fin était là. Et l'esthétique n'a pas tenu ; quitte à faire de la mystique, il fallait appuyer sur le champignon à ce niveau. Une bonne partie du bouquin m'a semblé avoir les pieds bien sur terre. Et la dernière partie, je n'y croyais même plus vraiment.<br /> <br /> Cela dit, je le relirais un jour.
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N
L'auteur travaillant dans une grande firme, il n'a pas surement pris le risque de critiquer une telle entité. Ou alors le but n'était pas là. Je suis grandement d'accord avec toi Cachou.
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C
Oh, tu es plus généreux que moi pour les points. Je n'ai pas aimé, pour les mêmes raisons à peu près, si ce n'est que j'ai trouvé le personnage masculin aussi caricatural et caricaturé que le féminin, et que tous ces clichés assemblés les uns après les autres, ça m'a juste fait lever les yeux au ciel. Et j'ai du mal quand on me répond que c'est un roman complexe et difficile à appréhender, qu'il n'est pas facilement abordable et qu'il demande une certaine réflexion. Parce que je dois dire que je n'ai pas vraiment vu où était la complexité: dans l'écriture normale, sans rien de marquant, dans l'idée d'une entreprise qui reflète la manière d'être de ces multinationales qui m'écœure (et qui pourtant n'est pas vraiment critiquée ici - et j'ai travaillé aussi dans une entreprise comme celle-là, du coup j'ai été encore plus dérangée par la manière dont Kloetzer parle de cet univers, comme si c'était l'évolution normale de l'entreprise et qu'il n'y avait rien de critiquable dans l'idée de dédier sa vie à celle-ci - ou autre...) ou dans les personnages, qui semblent tout droit sortis d'un soap?<br /> Bref, très grosse déception, je me suis forcée pour les trois derniers récits parce que je voulais savoir où ça on en arriverait et je me demande encore pourquoi je l'ai fait parce que la fin... Bref, elle n'a rien de transcendant.
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L
c'est un gros "mais" en effet :/
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